CHARGE MENTALE AU TRAVAIL : NOS CONSEILS POUR S'EN LIBÉRER
6 mins de lecture | Mélanie Amir Portalé | Article | Bien-être
95% des cadres avouent penser à leur travail le soir quand ils sont chez eux, d’après une étude menée en 2019 par l’Ifop-Mooncard sur la charge mentale professionnelle. 77% estiment avoir trop de tâches à gérer en même temps, notamment la gestion des mails, les réunions trop fréquentes (63%), les obligations de reporting (59%), les tâches administratives et la gestion des notes de frais (41%). 74% des cadres jugent recevoir trop d’emails.
Malheureusement, cette hypersollicitation et cette multiplication des tâches à gérer génèrent un stress important, ressenti même après le travail. Cette charge mentale se répercute bien souvent sur la vie privée et familiale.
Alors, que faire face à la charge mentale au travail ? Comment la combattre ? Eléments de réponse.
La charge mentale au travail, qu’est-ce que c’est ?
Chaque jour, en finissant le travail, vous vous sentez fatigué. Même en famille, vous continuez à réfléchir à toutes ces tâches en cours et qui vous attendent le lendemain. La nuit, vous rêvez même de votre travail. Trop de pression, trop de responsabilités, trop de tâches et aucun temps mort… Vous vous sentez usé.
Ce flot persistant de stimuli, de notifications, d’appels, d’emails et de dossiers à finir, peut peser lourd sur la santé mentale des salariés et conduire à une surcharge mentale (appelée aussi surcharge cognitive). Après une telle journée, difficile de prendre de la distance avec son travail, et peut-être encore plus lorsque l’on travaille là où l’on vit. Du reste, avec la technologie, lire ses emails le soir sur son canapé n’a jamais été aussi facile, tout comme consulter les dossiers en cours. Résultat, il n’y a plus de vraie coupure entre la sphère privée et la sphère professionnelle.
Si elle n’est pas soulagée, cette surcharge cognitive peut alors fortement diminuer le bien-être et la performance au travail, voire provoquer un burnout.
Est-ce que je souffre de surcharge mentale au travail ?
Pour soulager cette surcharge mentale avant qu’elle n’empire, il faut repérer ses signes au plus tôt :
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Performance en berne
Lorsque l’on a trop de tâches en même temps, difficile de pouvoir tout gérer et même de se souvenir de tout. Logiquement, cette pression s’en ressent sur la performance et l’organisation.
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Multiplication des erreurs
En jonglant entre des responsabilités et des tâches diverses et variées, on finit par faire des erreurs que l’on n’aurait pas commises normalement. Si vous remarquez que vous multipliez les erreurs, n’attendez plus pour agir.
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Problème de mémorisation
L’un des signes de l’état de surcharge cognitive peut être l’oubli fréquent de certaines tâches, des délais à respecter, des projets, etc.
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Irritabilité
L’une des conséquences de la surcharge mentale est une mauvaise gestion des émotions. Résultat, on est plus facilement irritable et de mauvaise humeur contre ses collègues, sa hiérarchie et même ses clients. Et lorsque l’on a l’impression que cette surcharge de travail n’est pas reconnue, un sentiment d’injustice peut émerger.
Comment soulager la surcharge mentale ? Nos 10 conseils pour s’en libérer
Délais trop serrés, pression trop lourde, fortes responsabilités, stress permanent… Avant de craquer, il faut agir au plus vite pour réduire la charge mentale au travail.
1. Reconnaître que l’on souffre de surcharge mentale
Beaucoup de salariés en surcharge préfèrent ignorer tous ces signes qui pourtant ne trompent pas. Malheureusement, si la cadence ne ralentit pas, le risque est de finir par craquer et faire un burnout. Il faut admettre l’urgence de la situation et agir.
2. S’aider d’outils d’adaptés
Aujourd’hui, avec la multiplicité des outils et des logiciels informatiques, il est plus facile de bien s’organiser et de ne rien oublier. Pour alléger un peu la charge mentale, pensez à utiliser des outils comme Trello pour créer entre autres des to-do list.
3. Lister l’ensemble des tâches à accomplir
Sur le même principe, que ce soit via un logiciel, sur Excel, des post-its, Google Keep ou Teams, listez les tâches à accomplir pour ne rien oublier, mieux prioriser (et notamment lâcher-prise sur les tâches non-essentielles) et garder une vision globale sur toutes les tâches à accomplir.
4. Déléguer
Vous en avez conscience, vous ne pouvez pas et parfois ne savez pas tout faire. Et vos collaborateurs peuvent parfois effectuer certaines tâches plus rapidement et efficacement que vous. N’hésitez pas à demander de l’aide quand vous en ressentez le besoin. Faites confiance à votre équipe et déléguez certaines tâches si vous sentez que vous êtes surchargé.
5. Se fixer des limites
Pour retrouver un meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée, il faut établir des limites claires, qu’elles soient physiques (par exemple : créer un espace dédié au travail à la maison, ou encore s’interdire de travailler une fois sorti du bureau), mais aussi des horaires fixes (ne pas travailler en dehors de ses horaires, le soir, le weekend et pendant les congés).
6. En parler
Il faut savoir reconnaître ses limites et chercher de l’aide. Au lieu d’accumuler la frustration et la pression, il est nécessaire d’en parler à ses collègues et plus particulièrement à son N+1. Non seulement vous pourrez de cette manière chercher ensemble une solution, mais cela vous permettra surtout de relâcher la pression et le poids de la charge mentale. Vous vous sentirez plus léger en sachant que tous vos efforts ne sont pas invisibles, mais bels et bien reconnus par l’équipe et la hiérarchie.
Pour que cette discussion soit fructueuse, donnez des exemples précis, chiffrés si possible (le nombre de mails non lus en attente, le temps nécessaire pour effectuer une tâche, etc.).
7. S’accorder de vraies pauses
Pour rester efficace sur la durée et éviter la surchauffe, il faut s’octroyer de vraies pauses. Prenez le temps de déjeuner et faites des pauses au cours de la journée. Lire, discuter avec un collègue ou un ami, ou encore sortir prendre l’air 10 minutes, contribuera à diminuer les tensions accumulées.
De plus, pour que ces pauses soient réellement profitables, elles doivent suffisamment se différencier des tâches effectuées. Ainsi, si l’on travaille seul assis devant un ordinateur toute la journée, pour s’aérer l’esprit et souffler, il faut éviter les écrans, bouger, prendre l’air ou échanger avec ses collègues, par exemple.
8. Limiter les interruptions
Le bruit de l’open space, les appels des collègues et des clients, les emails et les notifications incessantes sont souvent sources de frustration pour les salariés. Non seulement toutes ces distractions peuvent nuire à la productivité et impacter la concentration, mais aussi engendrer un stress supplémentaire.
Pour retrouver le contrôle et réussir à vous concentrer, vous pouvez par exemple désactiver ponctuellement les notifications ou encore vous réserver un créneau dans votre agenda pour consulter vos mails. Si besoin, prévenez vos collaborateurs pour qu’ils soient au courant et qu’ils ne vous interrompent pas.
9. Une chose après l’autre
Beaucoup de salariés gèrent plusieurs tâches en même temps. Pourtant, pour soulager sa charge mentale, mieux vaut effectuer une tâche après l’autre plutôt que simultanément. Vous serez plus efficace et moins stressé. Par ailleurs, des recherches menées par l'université de Stanford ont démontré qu’effectuer plusieurs choses en même temps était moins productif que faire une seule chose à la fois.
10. Aménager son environnement de travail
Au bureau comme chez vous en télétravail, même les petits détails comptent. Sur votre bureau ou dans la pièce dans laquelle vous travaillez, ajoutez des éléments de décoration, par exemple des photos de votre entourage ou encore une plante verte. Du reste, plusieurs études soulignent les effets positifs des plantes sur la productivité au bureau. En somme, pour contribuer à son bien-être et se sentir bien à nouveau, il faut savoir se créer un environnement de travail agréable et apaisant.
À propos de l'auteur
Mélanie Amir Portalé, Directrice Régionale PACA
Diplômée de Science Po Aix puis d’un Master Ressources Humaines, Mélanie commence sa carrière au sein du service RH d’une banque d’affaires. Elle rejoint ensuite un cabinet de chasseur de tête parisien en tant que Consultante. Elle y réalise des missions de recrutement pour des grands comptes du secteur de l’industrie et des services sur des profils de Direction. En 2004, elle rejoint le cabinet Hays au sein du bureau d’Aix-en-Provence en tant que Responsable de la Division Industrie & Ingénierie. Aujourd’hui Directrice Régionale PACA, elle supervise les bureaux d’Aix-en-Provence et de Nice (une trentaine de collaborateurs.).