COMMENT CHOISIR SON PREMIER SALAIRE SANS SE TROMPER ?

Jeunes diplômés : à quel salaire pouvez-vous prétendre en début de carrière ?

Félicitations, vous avez enfin décroché votre diplôme ! Une nouvelle phase importante de votre vie commence : la recherche de votre premier emploi. Après avoir rédigé votre CV et peut-être votre lettre de motivation, il est temps d’envoyer votre candidature aux entreprises.

Mais avant même de recevoir le premier appel d’un recruteur, vous devez prendre le temps de réfléchir à votre futur salaire. Car soyez-en sûr, ce sujet sera rapidement abordé pendant le processus de recrutement. Au lieu d’être pris au dépourvu ou de donner un chiffre au hasard le moment venu, vous devez vous poser avant tout entretien pour le définir.

Alors, à quel salaire pouvez-vous prétendre en tant que jeune diplômé ? Comment être sûr de ne pas donner au recruteur un montant trop faible ou trop élevé ? Nos explications pour déterminer votre futur salaire pas à pas.

Parlez de fourchette salariale plutôt que de niveau de rémunération

Chaque entretien (qu’il soit téléphonique, en visio ou sur site) doit être préparé minutieusement pour répondre au mieux aux questions du recruteur et mettre en avant votre profil. L’un des sujets à creuser et qui nous intéresse ici est donc le salaire. Mais attention, il ne suffit pas de donner un chiffre au hasard, il faut se poser pour réfléchir à son montant.

Tout d’abord, pour avoir plus de chances d’obtenir ce que vous visez, réfléchissez en termes de fourchette salariale plutôt que de niveau de rémunération : le haut de la fourchette doit correspondre au maximum auquel vous pouvez prétendre, et le bas se situe légèrement au-dessus de votre minimum acceptable.

Par exemple, si vous indiquez que votre fourchette salariale est de 35 000 à 45 000 euros, cela signifie que vous aimeriez recevoir un salaire compris entre ces chiffres. L’intérêt de cette méthode est de définir un cadre souple de discussion qui facilitera l’échange et évitera de tomber dans un jeu d’enchères.

La fourchette salariale est généralement utilisée pendant la phase d’entretien ou d’offre du processus de recherche d’emploi. C’est une estimation approximative pour aider les employeurs à comprendre ce que vous espérez recevoir et comment vous évaluez votre valeur.

Comment définir cette fourchette salariale quand on est jeune diplômé ?

Comprenez que la fourchette salariale dépend de nombreux facteurs

Quand on est jeune diplômé et sans expérience professionnelle (hors stages, alternances et jobs d’étudiant), définir une fourchette salariale peut être un défi. En effet, cette fourchette va dépendre de nombreux facteurs à prendre en compte dans votre calcul :

• Le diplôme, les qualifications ou certifications
• La taille de l’entreprise
• Vos compétences et expertise
• Le coût de la vie dans votre région. Dans le secteur privé, le salaire est généralement plus élevé en Ile-de-France que dans les autres régions
• Les taux de rémunération courants sur le marché
• Les pratiques propres à l’entreprise (par exemple, existe-t-il une grille de rémunérations interne ?)
• Quand vous aurez acquis davantage d’expérience, seront aussi pris en compte :
  • La durée de votre expérience dans le domaine ou l’industrie
  • Votre salaire dans votre entreprise actuelle si l’entreprise essaie de vous recruter et prévoit d’offrir plus que ce que vous gagnez
  • Des recommandations solides de vos employeurs précédents et références

Recherchez le salaire moyen pour votre poste

Ensuite, pour déterminer la fourchette salariale courante pour le poste que vous visez, vous pouvez utiliser des études de rémunérations.

Par exemple, selon l’étude de rémunérations nationale 2024 de Hays, un Chef de projets digital en début de carrière peut espérer gagner entre 28 et 35 K€/an en 2024, tandis qu’un Credit manager peut obtenir entre 50 et 55 K€/an dans le secteur de la Finance et Comptabilité. Comme mentionné plus haut, ce chiffre est une moyenne et peut varier en fonction de la localisation et de l’entreprise.

Vous voulez évoluer dans le monde des cabinets d’audit et d’expertise comptable ? Découvrez notre étude dédiée aux jeunes diplômés : Étude - Rémunérations jeunes diplômés en AEC (hays.fr).

Demandez à votre entourage

Qui dans votre réseau pourrait vous fournir des informations ? Identifiez les personnes qui ont un poste similaire et avec qui vous vous sentez à l’aise pour discuter de la rémunération (ce sujet peut être sensible pour certaines personnes). N’hésitez pas à passer un appel ou à envoyer un message sur LinkedIn à ceux qui pourraient vous aider.

Identifiez les salaires proposés dans les offres d’emploi du métier visé

Comparez les offres d’emploi et les salaires proposés sur différentes plateformes d’emploi. Même si tous les recruteurs ne mentionnent pas systématiquement le salaire, les propositions de rémunération sont souvent ajoutées à la fin des annonces, alors assurez-vous de lire jusqu’à la fin ! Cela vous donnera une idée plus précise de la fourchette salariale qui correspond à votre profil.

Demandez conseil à un recruteur

Si un consultant en recrutement vous a approché pour un poste, n’hésitez pas à discuter de la rémunération avec lui. Son expertise dans le domaine et sa connaissance détaillée des salaires dans votre profession peuvent vous fournir des informations précieuses.

De plus, son rôle est de servir de pont entre les employeurs et les candidats. Il est donc parfaitement en mesure de vous informer et de vous donner une idée de ce que vous pouvez espérer gagner en fonction de votre expérience et de vos compétences.

Faut-il annoncer un salaire mensuel ou annuel ?

En général, il est plus courant de discuter du salaire en termes annuels pour les cadres et les postes de direction, tandis que pour les postes non-cadres, le salaire est souvent évoqué en termes mensuels. Cela dépend du type de poste pour lequel vous postulez et des normes de l’entreprise.

 Parle-t-on de salaire brut ou net ?

Pendant un entretien d’embauche, il est conseillé d’aborder la question du salaire en évoquant le salaire brut (souvent exprimé en k€ brut par an). Ce terme désigne la rémunération avant déduction des charges sociales, contrairement au salaire net, qui correspond à ce que l’employé perçoit une fois ces charges retirées. Pour éviter tout malentendu, n’oubliez pas de mentionner clairement que vous faites référence au salaire brut.

Découvrez aussi tous nos conseils pour négocier efficacement votre salaire : Apprenez à négocier votre rémunération

Ne succombez pas à la tentation de gonfler votre salaire

Même si, à première vue, les conséquences ne semblent pas si graves, sachez que mentir sur le montant de votre salaire peut vous coûter cher :

• Vous risquez d’être exclu du processus de recrutement : En gonflant votre salaire lors de la négociation salariale, vous risquez de vous priver immédiatement du poste auquel vous aspirez. Même le candidat le plus qualifié, le plus compétent et le plus expérimenté ne peut s'attendre à recevoir de nombreuses offres d'emploi si les employeurs potentiels n'ont pas les moyens de l'embaucher.
• Vous risquez de paraître trop qualifié pour le poste : Un salaire plus élevé peut donner l'impression erronée que vous avez plus de compétences et d'expérience qu'en réalité, et que vous opérez à un niveau beaucoup plus élevé. Cela pourrait vous faire paraître surqualifié pour les postes qui vous correspondent le mieux.
• Vous risquez de perdre toute crédibilité : mieux vaut adopter une approche honnête et directe, notamment parce que le recruteur ou le responsable du recrutement connaît les fourchettes de salaires raisonnables dans votre secteur d’activité, de sorte qu'un salaire largement supérieur à la norme tirera la sonnette d'alarme. En mentant sur ce seul facteur, vous risquez de gâcher toutes les autres qualités authentiques et positives de votre CV.

Dans tous les cas, la plupart des entreprises seront parfaitement disposées à payer le taux du marché juste et approprié pour la valeur que vous apporterez à leurs équipes. Les employeurs savent qu'ils doivent offrir des salaires compétitifs sur un marché du travail en pénurie de compétences pour attirer les meilleurs talents.

Pensez aussi aux autres avantages

Lorsque vous analysez une proposition d’emploi ou que vous réfléchissez au salaire désiré, il est crucial de considérer d’autres éléments significatifs en plus du salaire fixe, comme la part variable, des commissions, une prime d’intéressement ou des avantages en nature.

Les avantages complémentaires comme une voiture de fonction, la prise en charge des frais de déplacement, les titres-restaurant, les chèques vacances, un téléphone professionnel ou ordinateur, une mutuelle de qualité ou un abonnement à la salle de sport peuvent représenter des économies substantielles.

En fait, selon votre situation personnelle, il peut même être plus judicieux de renoncer à une partie du salaire principal au profit d'un meilleur ensemble d'avantages.

Donc, en examinant une offre et en la comparant au salaire que vous visez, évaluez la valeur totale des avantages inclus et additionnez-les au salaire de base. Vous pourriez découvrir que le total correspond au montant que vous visez.

Vous pourrez renégocier votre salaire plus tard

Le salaire est souvent sujet à évolution. Même si le montant initial proposé lors de l’entretien d’embauche ne répond pas entièrement à vos attentes, rappelez-vous que le salaire peut être réévalué avec le temps, en fonction de votre performance, de l’ancienneté, ou des résultats de l’entreprise.

Il est donc judicieux de considérer les perspectives d’évolution salariale lors de la négociation, tout en gardant en tête les possibilités de développement professionnel et d’avancement de carrière offertes par l’entreprise.