Quelles aides pour une reconversion professionnelle ?
8 mins de lecture | Capucine Besse | Article | Montée en compétences

D'après une enquête réalisée par Hays, entre janvier et avril 2021 sur un panel de 500 candidats issus de sa base de données, il ressort que plus de 42% des répondants envisagent une reconversion professionnelle. 55% d’entre eux songent même à se reconvertir dans moins d’un an, et 24% dans un ou deux ans. Du reste, on le sait, la crise de la Covid-19 a entraîné des remises en question plus ou moins profondes, notamment sur le plan professionnel.
Toutefois, que ce soit pour monter en compétences, changer de poste ou d’entreprise, ou même changer radicalement de métier et de secteur, la situation financière des travailleurs peut freiner ces envies de reconversion : comment maintenir son salaire tout en se formant ? Quel accompagnement peut-on recevoir de la part de l’employeur ? Quelles sont les aides financières quand on est demandeur d’emploi ?
Sachez qu’il existe de nombreuses aides financières pour se lancer, que l’on soit salarié ou demandeur d’emploi. Voici celles auxquelles vous pouvez prétendre.
Quelles aides pour les salariés ?
Compte Personnel de Formation (CPF)
Anciennement DIF, le Compte Personnel de Formation est mis à la disposition de tous les actifs, salariés et indépendants, ainsi qu’aux demandeurs d’emploi. Ce dispositif permet de suivre une formation professionnelle tout au long de la carrière, depuis l’entrée dans la vie active jusqu’à la retraite, et même pendant les périodes de chômage.
Le compte d’un salarié est crédité de 500 euros par an, avec un plafond total de 5 000 euros sur 10 ans. Les non-qualifiés et les personnes handicapées reçoivent quant à eux 800 euros, dans la limite d’un plafond de 8 000 euros. Si l’on travaille à temps partiel, le calcul se fait au prorata. A noter : les droits restent les mêmes en cas de changement d’employeur ou de poste.
Avec votre CPF, vous pourrez notamment :
- Acquérir une qualification, un diplôme, un titre professionnel, un certificat de qualification professionnelle
- Monter en compétences
- Être accompagné pour la validation des acquis de l’expérience (VAE)
- Réaliser un bilan de compétences
- Financer le permis B
- Passer le TOEIC
Projet de transition professionnelle ou CPF de transition
Le CPF de transition, appelé aussi Projet de transition professionnelle, remplace le CIF et permet au salarié qui souhaite monter en compétences ou se reconvertir de s'absenter de son poste pour suivre une formation.
Attention, cette démarche doit être initiée par le salarié et requiert l’accord de l’employeur. Sa rémunération est maintenue pendant toute la durée de la formation, qui peut s’effectuer à temps complet ou à temps partiel, de manière continue ou discontinue. Bon à savoir : la formation n’a pas besoin d’être en rapport avec l’activité actuelle.
Pour en bénéficier, le salarié doit justifier d'une activité salariée d'au moins 2 ans consécutifs ou non, dont 12 mois dans la même entreprise (en CDD ou CDI).
Lorsque la formation est suivie pendant le temps de travail, le salarié perçoit une rémunération minimale correspondant à un pourcentage de son salaire moyen de référence :
- Le salaire est inférieur ou égal à 2 Smic : la rémunération est maintenue à 100%.
- Le salaire est supérieur à 2 Smic : la rémunération est maintenue à 90% pour les formations ne dépassant pas 12 mois (ou d’une durée de 1 200 heures pour les formations discontinues ou à temps partiel), à 60% pour les années suivantes ou à partir de la 1201e heure.
Le dispositif Pro-A
Dans un contexte de pénuries de compétences et au regard des évolutions technologiques, la reconversion ou la promotion par alternance, dite Pro-A, permet aux salariés ayant un niveau de qualification inférieur à la licence de se former pour une reconversion, une évolution professionnelle ou une promotion au sein de l’entreprise, en alternance pendant leurs temps de travail. La rémunération est maintenue et cette aide peut être à l’initiative du salarié comme de l’employeur.
Quelles aides pour les demandeurs d’emploi qui cherchent à se reconvertir ?
Les demandeurs d’emploi aussi ont le droit à des aides pour booster leur carrière et se former dans une perspective de reconversion professionnelle. Voici lesquelles :
Compte Personnel de Formation (CPF)
Comme mentionné précédemment, les demandeurs d’emploi peuvent utiliser leur CPF pendant la période de chômage, et ainsi bénéficier d’un financement pour se reconvertir et se former.
Aide au Retour à l’Emploi Formation (AREF)
Les personnes bénéficiaires de l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi) sont éligibles à l’AREF (Aide au Retour à l’Emploi Formation). Cette aide permet de conserver les droits à l’ARE durant une formation qui s’inscrit dans le cadre du Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi (PPAE).
Rémunération des Formations de Pôle Emploi (RFPE)
La RFPE permet à ceux qui ne perçoivent pas l’allocation chômage de recevoir une aide financière pour suivre une formation agréée par Pôle Emploi. Selon la durée de la formation (jusqu’à 3 ans), les demandeurs d’emploi qui en bénéficient peuvent toucher jusqu’à 652,02 euros par mois.
Rémunération de Fin de Formation (RFF)
Ce dispositif est dédié aux demandeurs d’emploi en fin de droits à l’ARE ou à l’Allocation de Sécurisation Professionnelle (ASP) lors d’une formation.
Au cours de la formation, le RFF prend le relais de l’allocation chômage jusqu’à la fin du cursus. L’aide est versée dans la limite de 3 ans (cumul ARE + RFF) par Pôle Emploi à hauteur de 652,02 euros par mois maximum.
Remise à niveau des compétences par Pôle Emploi (AFPR et POE)
Lorsque les mentions « Action de Formation Préalable au Recrutement » ou « Préparation Optionnelle à l’Emploi » sont inscrites sur une offre de travail, le candidat peut bénéficier d’une remise à niveau de ses compétences.
De cette manière, il va développer les compétences nécessaires pour le poste, soit via l’entreprise directement ou via un organisme externe.
Actions de Formation Conventionnées (AFC)
Cette aide de Pôle Emploi est accordée lorsqu’un décalage entre les compétences disponibles et les besoins des entreprises est constaté. Elle peut être menée collectivement dans un centre de formation ou de façon inpiduelle pour accélérer le retour sur le marché du travail.
Aides à la mobilité
Bon à savoir, les demandeurs d’emploi (qu’ils perçoivent l’ARE ou non) qui commencent une formation ou s’inscrivent à un concours public peuvent bénéficier de l’Aide à la mobilité !
Cet accompagnement à la formation est aussi une aide à la recherche d’emploi. Concrètement, les frais kilométriques (0,20€ par km), les repas (6 euros par jour) ou bien encore l’hébergement (30 euros par nuit) peuvent être prise en charge par cette aide. Au total, les bénéficiaires perçoivent jusqu’à 5 000 euros maximum par an.
Quelles aides pour la création ou la reprise d’entreprise ?
Les travailleurs qui décident de se lancer dans l’aventure et créer leur entreprise aussi peuvent bénéficier d’aides financières, dont celles-ci :
Aide aux Créateurs ou Repreneurs d'Entreprise (ACRE)
L'aide à la création ou à la reprise d'une entreprise est une exonération partielle ou totale des charges sociales pendant les 12 premiers mois d'activité selon le montant des revenus. Si ces derniers sont supérieurs à 41 136 €, il n'y a pas d'exonération de cotisations sociales.
L’aide à la reprise et à la création d’entreprise (ARCE)
Les créateurs ou repreneurs d’entreprise en France qui optent pour cette aide perçoivent 45% du reliquat de droits aux allocations d’aide au retour à l’emploi (ARE), en deux versements espacés de six mois.
Salariés, autoentrepreneurs ou demandeurs d’emploi, vous l’aurez compris, les aides pour se former et se reconvertir sont nombreuses !
À propos de l'auteur
Capucine Besse
Psychologue clinicienne de formation, Capucine débute sa carrière en exerçant dans les hôpitaux. Elle rejoint Hays en 2016 en tant que consultante RH, et évolue en tant que manager de l’équipe jusqu’en avril 2019. Capucine rejoint ensuite l’équipe People & Culture afin de mettre son expertise au service des salariés de Hays. Depuis un an, elle accompagne le développement RH en interne.