DU STAGE AU CDI : COMMENT RÉUSSIR LA TRANSITION ?
8 mins de lecture | Sylvain Lambert | Podcast | Montée en compétences
Pendant votre stage, vous avez soigné votre intégration dans l’entreprise, vous avez été force de proposition, avez su poser les bonnes questions, gagné en autonomie, mis en avant vos soft skills et votre professionnalisme. Résultat, vos efforts ont payé : votre entreprise a décidé de vous embaucher en CDI ! Mais comment prendre confiance et réussir cette transition en s’affranchissant de son ancien statut de stagiaire ? Découvrez nos conseils.
Période d’essai : réduite ou non?
Avant toute chose, il est primordial de connaître ses droits. Ainsi, notez qu’en cas d'embauche dans l'entreprise à la fin d'un stage de fin d’études, la période d'essai peut être réduite. Pour savoir si c’est le cas, il faut d’abord s’intéresser à la date d'embauche à la fin du stage :
- Si l’embauche a été effectuée dans les trois mois suivant la fin du stage, la durée du stage doit être déduite de la période d'essai. Par exemple, si un stagiaire a été trois mois en stage et son contrat de travail prévoit une période d'essai de six mois, les trois mois de stage sont déduits de la période d'essai.
- En revanche, si un stagiaire est embauché plus de trois mois après son stage, alors la durée de ce stage n'est pas déduite de la période d'essai, sauf dispositions conventionnelles ou collectives plus favorables.
- Autre cas : si le stagiaire est recruté par l’entreprise mais pour un poste différent que celui qu’il a occupé pendant son stage, la réduction ne s’applique qu’à moitié. Par exemple, s’il a effectué un stage de quatre mois, deux mois seulement seront déduits de la période d’essai.
Une fois le contrat à durée indéterminée signé, l’ancien stagiaire bénéficie des mêmes droits que ses collègues à la différence que, grâce à son stage, son ancienneté est prise en compte (ce n’est pas le cas pour les nouvelles recrues qui n’ont pas effectué leur stage dans la même entreprise).
S’armer de patience
Certes pour vous, la transition est évidente : vous avez signé votre contrat de travail et êtes désormais un salarié comme les autres. Et pourtant, vos collègues ont toujours tendance à vous voir comme le stagiaire de l’équipe, le dernier arrivé. Vous avez l’impression qu’on ne vous prend pas suffisamment au sérieux, et ça vous dérange.
Pas d’inquiétude, c’est normal. Il faut simplement leur laisser le temps de vous voir enfin comme un salarié comme eux. Ces quelques semaines de transition sont une opportunité pour prendre vos marques en tant que salarié et vous adapter à votre nouveau statut. Profitez-en !
Prendre confiance en soi
Lorsque l’on est stagiaire, on peut avoir l’impression d’être protégé, d’avoir une sorte de filet de sécurité. Le maître de stage nous dit quoi faire et comment, et il rattrape même les erreurs en cas de besoin. Mais maintenant que vous êtes salarié, ce filet de sécurité a disparu. Vous commencez peut-être à vous demander si vous avez réellement votre place dans l’entreprise. Vous avez peur de vous tromper et vous doutez de votre légitimité.
Il est pourtant crucial de prendre confiance en soi, d’une part pour relâcher la pression et vous sentir plus à l’aise dans votre rôle, d’autre part pour signifier à l’équipe que vous êtes capable et savez faire. Par ailleurs, rappelez-vous que si l’employeur vous a embauché, c’est parce qu’il a confiance en vos capacités et est satisfait de votre travail.
Chercher le soutien de ses collègues
Commencer un CDI là où l’on a fait son stage, c’est plutôt confortable et rassurant. On connaît déjà son équipe, son manager, les locaux, les missions, les outils et les méthodes de travail.
La transition peut toutefois être déroutante, car quand on est stagiaire, tout le monde sait que l’on est en apprentissage. On a davantage droit à l’erreur et de poser toutes sortes de questions. Lorsque l’on devient salarié après un stage, on peut craindre de ne pas être suffisamment professionnel, de faire des erreurs et de ne pas être crédible.
Mais comme tout le monde, vous aussi avez le droit de ne pas tout savoir. Si vos doutes persistent, n’attendez pas que la situation empire avant de demander de l’aide et des conseils à votre ancien maître de stage ou tuteur, voire votre manager ou un collègue avec lequel vous vous entendez bien. Si vous souhaitez redéfinir vos missions, si vous vous sentez perdu ou même, au contraire, si vous avez envie de prendre davantage de responsabilités, n’hésitez pas à en parler en toute transparence. Ne vous inquiétez pas, vos collègues sont conscients que vous ne savez pas tout.
Mettre en avant ses aptitudes
Pendant votre stage de fin d’études, vous avez pu mettre à profit vos compétences pour des tâches précises et les développer, sous la responsabilité du maître de stage.
Aujourd’hui, en plus de montrer que vous maîtrisez les missions que l’on vous a confiées pendant le stage, mettez en avant toutes ces compétences que vous n’avez pas encore pu exploiter. Prenez des initiatives, soyez créatif et force de proposition, montrez que vous êtes investi, capable et motivé. Acceptez vos nouvelles responsabilités et montez en compétences. Petit à petit, votre ancien statut de stagiaire sera oublié et vous serez aux yeux de tous un salarié comme les autres.
Accompagner les nouveaux stagiaires
Alors que vous venez tout juste de signer votre contrat de travail, l’entreprise accueille un nouveau stagiaire. Profitez-en pour partager avec lui votre expérience en tant que stagiaire, ce que vous avez appris, les éventuelles difficultés, les personnes à qui s’adresser en cas de soucis, etc. Vous avez été à sa place, vous pouvez donc comprendre sa situation et ainsi lui donner des conseils utiles.
Transmettre vos connaissances et accompagner la formation des nouveaux arrivants sont l’occasion de ne plus être vu comme l’éternel stagiaire tout en mettant en valeur vos compétences et votre savoir-faire.
Enfin, qu’il y ait un nouveau stagiaire ou non, vous faites désormais partie intégrante de l’entreprise !
À propos de l'auteur
Sylvain Lambert - Chargé de recrutement, en collaboration avec Noémi Capell.