COMMENT PRÉVENIR LE BURNOUT DE SES ÉQUIPES ?
5 mins de lecture | Mounia Jafari & Noémi Capell | Article | Bien-être
Si l’on en connaît les principaux facteurs de risque, le burnout, ou épuisement professionnel, peut être évité. Découvrez tous nos conseils pour prévenir le burnout de vos équipes.
Qu’est-ce que le burnout ?
L’Organisation Mondiale de la Santé décrit le burnout comme étant un « phénomène lié au travail ». Selon la définition de l’OMS, le burnout est « un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». Il est caractérisé par trois éléments : un sentiment de baisse d’énergie ou d’épuisement, un sentiment de négativité ou de cynisme lié à son travail et une baisse de l’efficacité professionnelle.
Le burnout est donc le résultat d’un stress qui s’installe durablement (stress chronique), dû notamment à une surcharge de travail, des heures supplémentaires et des délais trop courts voire impossibles à respecter… Or, en cette période de crise, les mesures sanitaires, le télétravail souvent forcé, la frontière vie professionnelle/vie privée plus floue et la charge de travail qui semble s’être décuplée pour beaucoup, tous ces éléments peuvent avoir des conséquences lourdes sur la santé mentale des Français.
Quels signes doivent alerter ?
Les symptômes, qui arrivent et s’installent progressivement, peuvent être difficiles à identifier. Il faut donc être vigilant pour agir avant que la situation ne s’aggrave et ne mène à un burnout. En outre, plus ce syndrome est traité tôt et plus le salarié aura des chances de s’en sortir. Voici les signes qui peuvent alerter :
- Extrême fatigue : les personnes en burnout sont très fatiguées, le sommeil n’est plus réparateur.
- Isolement : le salarié s’isole de plus de plus, il participe moins aux conversations. Souvent, les personnes en burnout ont l’impression que personne ne les comprend.
- Symptômes physiques de plus en plus fréquents : l’organisme ne suit plus, les défenses immunitaires s’affaiblissent. Les maladies se multiplient mais diffèrent selon les personnes et peuvent être par exemple (liste non exhaustive) : problèmes gastriques, crampes d’estomac, maux de dos, torticolis, malaise vagal, eczéma ou encore psoriasis.
- Signes d’irritabilité et de cynisme : le salarié devient moins empathique, il est plus anxieux et irritable. Des critiques ou des propos agressifs envers son manager et son équipe doivent alerter. On peut noter aussi une forme de cynisme, c’est la phase de « dépersonnalisation » et « déshumanisation », souvent considérée comme la dernière étape avant le burnout.
- Baisse de productivité : le salarié semble démotivé et désintéressé par son travail. La productivité diminue et le travail produit est de moins bonne qualité et rendu plus tard que d’habitude.
- Troubles de la concentration voire perte de mémoire : avec le burnout le cerveau s’épuise et les facultés cognitives sont perturbées. Le salarié a plus de difficultés à réfléchir, à se souvenir des projets en cours et des délais, etc.
Nos conseils pour prévenir le burnout des équipes
En plus d’apprendre à repérer les symptômes de ce syndrome d’épuisement professionnel, voici nos conseils pour agir et éviter le burnout de vos équipes.
1. Récompenser la qualité du travail fourni, et non la quantité d’heures travaillées
Encore plus en télétravail où le présentéisme ne semble plus légitime, il faut concentrer son attention sur la qualité des rendus fournis par l’équipe, et non le nombre d’heures passées devant l’ordinateur. En outre, le manque de reconnaissance concernant les efforts fournis peut mener à terme au burnout. Pour garder le moral et rester motivé, le salarié a besoin de se sentir soutenu et que ses efforts soient reconnus, et encore plus en cette période de crise.
Pour récompenser le travail de vos collaborateurs, vous pouvez par exemple les féliciter directement par téléphone pour leur faire savoir de vive voix que vous appréciez leur travail, ou leur envoyer un mot ou un email. Vous pouvez aussi mettre en valeur leur travail lors d’une réunion d’équipe. Les inviter au restaurant (une fois le confinement fini) ou faire livrer un repas à leur domicile sont d’autres idées pour les récompenser.
2. Encourager son équipe à prendre des pauses et à avoir une routine saine
Les personnes en télétravail ont tendance à vouloir justifier leur productivité en travaillant plus. Qu’elles soient en télétravail ou non, il faut les encourager à faire des pauses régulièrement et les inciter à ne pas se connecter en dehors des horaires de travail, en leur rappelant leur droit à la déconnexion.
Que ce soit sous forme de guide PDF, de formation en ligne ou lors d’une réunion d’équipe, l’employeur ou le manager doit rappeler à ses équipes l’importance d’une routine saine pour rester en bonne santé, et notamment de : prendre de vraies pauses déjeuner, dormir suffisamment, faire de la méditation, pratiquer une activité physique régulière (quelle qu’elle soit : promenade, yoga, running, boxe, etc.). Car rappelons-le, le sport permet d’améliorer la qualité du sommeil et de réduire les tensions du quotidien, et donc le risque de développer un burnout.
3. Renforcer la communication et rester à l’écoute
En cas de signes de burnout, il faut au plus vite chercher à comprendre la situation et questionner le collaborateur. Ensemble, le manager et le managé doivent identifier les problèmes et définir des solutions pour remotiver le collaborateur et l’aider à reprendre confiance en lui. D’où l’intérêt aussi d’organiser des points quotidiens ou hebdomadaires et de discuter régulièrement, même en télétravail.
Il faut rester à l’écoute de ses équipes, d’une part pour être capable de remarquer rapidement d’éventuels signes de burnout ou de stress élevé, et connaître les difficultés qu’ils rencontrent, mais aussi pour développer une relation de confiance et bienveillante entre le manager et le managé.
4. Montrer l’exemple en ayant un comportement sain
D'après une étude du cabinet Empreinte Humaine menée en octobre, la détresse psychologique atteint 49% des salariés aujourd'hui, soit 7 points de plus qu'en mai dernier. 18% d’entre eux seraient même en détresse extrême et 5% en burnout sévère. Plus on monte dans la hiérarchie et plus les chiffres grimpent : ainsi, les managers sont encore plus à risque, puisque la détresse psychologique touche 58% d’entre eux (10 points de plus qu’en mai), et 72% des managers de managers.
Le manager doit donc être attentif à son propre comportement, non seulement pour se protéger lui-même, mais aussi car son attitude peut influencer celle du managé. Pour sa propre santé mentale comme celle de ses équipes, même si la situation semble compliquée, le manager aussi doit appliquer les conseils listés ci-dessus. Partir à l’heure, prendre des pauses, maintenir la discussion avec ses collaborateurs… au manager de montrer l’exemple !
À propos de l'auteur
MOUNIA JAFARI - MANAGER EXECUTIVE SENIOR • NORD EST
De formation supérieure en Gestion des Ressources Humaines, Mounia présente une expérience de 12 ans dans le recrutement.
Elle intègre Hays en 2011 pour développer le travail temporaire et le recrutement de profils ETAM & Techniciens.
Elle se spécialise sur les fonctions support et saisie l’opportunité de créer une équipe de consultants spécialisés sur ce périmètre.
Mounia évolue pendant 5 années sur les fonctions de Consultante et Manager avec la gestion d’une équipe de 8 collaborateurs.
En 2017, elle prend la direction du bureau de Strasbourg et passe de 15 collaborateurs à 24 en un an. Elle occupe ses fonctions jusqu’en juin 2020 pour évoluer ensuite sur un poste de Directrice Régionale Nord Est (bureaux de Nancy et Strasbourg) en Juillet 2020.